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Journées d’études Variations américaines. Réalismes/surréalismes [Variaciones americanas. Realismos/Surrealismos]

Actividad de centro | (Francia – Universidad de Toulouse II-Le Mirail)
29-30 de noviembre de 2012

En el marco del seminario “Variaciones americanas. Realismos/Surrealismos”, la asociación ATRIA (Association Toulousaine pour la Recherche Interdisciplinaire sur les Amériques) pretende examinar la emergencia del surrealismo y la relación entre los movimientos literarios realismo/surrealismo, en la literatura latinoamericana de los años 50, desde una perspectiva transatlántica y transamericana.

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Le réalisme, dans la seconde moitié du XIXe siècle, et le surréalisme, à partir des années 1920, se sont imposés comme les courants littéraires et artistiques majeurs de leurs siècles respectifs, tant en Europe où ils ont vu le jour, que de l’autre côté de l’Atlantique, en proposant deux perceptions différentes du monde. Tandis que le langage courant tend à les opposer, ces deux appréhensions du réel semblent pourtant présenter de nombreux points de convergence.

Les articles réunis dans le numéro XXI de la revue Mélusine, paru en 2001 sous le titre Réalisme-surréalisme, posaient justement la question des rapports qui pouvaient être établis entre ces deux mouvements. Philippe Hamon résumait cette interrogation en ces termes : « Le surréalisme est-il une sorte de surenchère du réalisme, ou au contraire l’antithèse absolue du réalisme ? ». Le préfixe qui distingue les deux termes signifie en effet tout autant le dépassement que la superposition, et il semble que le « sur-réalisme » ne puisse exister que sur fond de réalisme. Si l’on songe à la critique formulée par Breton à l’égard de l’« attitude réaliste », celle-ci ne doit pas faire oublier le fait que le surréalisme, dans sa recherche de la conciliation des contraires, ne constitue en aucun cas une fuite hors du réel mais, bien au contraire, une plongée dans ce réel et dans toutes les potentialités qu’il offre, dès lors que l’on cesse de l’opposer à l’imaginaire. D’ailleurs, le surréalisme n’a pas tué le réalisme qui a, au cours du XXe siècle, produit plusieurs avatars conjuguant réalisme et avant-garde ; on pense, par exemple, au « nouveau réalisme », mais aussi au « réalisme magique » qui, dans son nom même, semble réconcilier réalisme et surréalisme dans une sorte de moyen terme.

L’émergence de ce courant dans la littérature du Boom latino-américain des années 1950 témoigne d’ailleurs d’un processus d’appropriation, de fusion et de réélaboration de ces mouvements européens sur le continent américain. Non seulement ces derniers se sont-ils exportés outre-atlantique peu de temps après leur apparition, mais ils ont aussi ressurgi avec une vigueur nouvelle dans la deuxième moitié du XXe siècle.

C’est sur cette réémergence que nous souhaitons nous interroger à l’occasion de ce séminaire, depuis une perspective transatlantique et transaméricaine à double sens, susceptible de mettre en évidence des circulations formelles et conceptuelles accompagnées de phénomènes d’hybridation. Quels sont les éléments empruntés au modèle – et justifiant, ainsi, le réemploi du terme – et ceux qui s’en distinguent ? Par quels vecteurs s’opère la transition d’un espace géographique et culturel à l’autre ? Dans quelle mesure peut-on parler d’un retour de ces mouvements des Amériques vers l’Europe et d’influences réciproques entre les deux continents ? Autant de questions qui devraient pouvoir servir de point de départ à la réflexion.